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L'hypnose (hypnothérapie) : c'est fait pour vous

Illustration: Tony H.

Sommaire

Ma première expérience : bizarre... et hilaranteCe que l'on traite en hypnothérapie EricksonienneMais l'hypnothérapie Ericksonienne ce n'est pas...Pourquoi cet article en partenariat est dédié à l'excellent choix de Philippe Boué comme hypnothérapeuteÀ garder en têteLes infos pratiques

Cet article a été écrit en partenariat avec Philippe Boué, hypnothérapeute à Paris. Merci à lui !

Ma première expérience : bizarre... et hilarante

L'hypnose, j'avais déjà essayé une fois. Je m'étais laissée convaincre par une amie qui avait fait une séance, et qui avait trouvé ça génial (et en plus, elle avait apparemment tout oublié au moment même où l'hypnotiseur le lui avait ordonné. J'avoue que sur le moment la contradiction ne m'a pas sauté aux yeux). À l'époque, je faisais énormément de cauchemars (que je sais aujourd'hui être un résultat de mon Syndrome de Stress Post-Traumatique), jusqu'à plusieurs par nuit -- et non seulement ça troublait mon sommeil si bien que je me levais épuisée, mais en plus je me retrouvais à ressasser leur contenu pendant la journée en me demandant si un cerveau normal pouvait vraiment produire de telles horreurs. Je me reconvertirai d'ailleurs sûrement dans les romans policiers si Insane ne marche pas... Bref, j'avais décidé de prendre les choses en main. Et puis, qu'est-ce que j'avais à perdre (exactement 90€ ma jolie, mais c'est une autre histoire) ?

 

Sur les conseils de mon médecin généraliste, je prenais déjà un léger anxiolytique, vendu sans ordonnance, pour juguler mes angoisses d'étudiante et de candidate au permis de conduire. Mais ça ne suffisait pas (et en plus je n'ai pas eu mon permis, mais le futur est aux voitures électriques autonomes de toute façon) et il ne m'avait pas suggéré quoique ce soit d'autre. Avec le recul, je me rends compte qu'il aurait dû me référer à un·e psychiatre (comme cette pharmacienne) ou au moins creuser un peu derrière ce symptôme de mal-être, qui s'ajoutait à mes difficultés récurrentes à respirer sans que la moindre cause physiologique n'ait été détectée. Pour info, doc, ça s'appelle des crises de panique et un trouble anxieux.

 

Tout ça pour dire, j'ai fini par prendre rendez-vous chez cet hypnotiseur. Et si jamais vous vous posez naïvement la question, non, ce n'est pas remboursé par la Sécurité sociale française. Mais ça peut largement valoir le coup -- restez avec moi.

J'en suis ressortie avec mes cauchemars intacts mais aussi avec... un énorme fou rire. Le gars avait passé au moins 45 minutes à m'expliquer ce qu'il allait faire (je n'en garde aucun souvenir, c'est dire si c'était marquant) et l'heure suivante à soi-disant m'hypnotiser, c'est-à-dire à sérieusement s'adresser en le tutoyant à "l'inconscient de Lucie" pour lui dire que tous mes traumatismes étaient désormais dans le passé, qu'il n'y avait plus de raison d'aller mal, et que sur son ordre, j'aurais tout oublié de la séance et de ce qu'il venait de blablater à ce même inconscient pendant 60 minutes.

Sauf que ça n'a pas du tout marché.

Je me souvenais évidemment de tout, notamment de m'être concentrée très fort pour ne pas éclater de rire, et j'ai donc menti lorsqu'il m'a questionnée à ce sujet... J'étais trop gênée. Je n'y suis évidemment plus retournée et j'ai continué à faire des cauchemars toutes les nuits. Aurais-je pu faire plus d'efforts, écouter les enregistrements de sa propre voix qu'il m'avait envoyés ensuite par email, et refaire une ou deux séances comme il me l'avait préconisé ? Probablement -- mais j'étais une étudiante survivant essentiellement sur les bourses du CROUS et le fou rire qu'il m'avait certes filé ne justifiait pas à lui seul d'autres séances à chacune l'équivalent de 10 formules déjeuner parisiennes.

 

Ce que l'on traite en hypnothérapie Ericksonienne

Ma deuxième expérience avec l'hypnose, que j'appelle désormais volontiers hypnothérapie pour son réel potentiel soignant, a été complètement différente.

J'ai rencontré Philippe Boué, hypnothérapeute ainsi que formateur en hypnose Ericksonienne et Elmanienne, là où je ne m'y attendais vraiment pas : dans ma promotion à l'ADIE (la géniale association qui m'a permis de me former en entreprenariat pour lancer Insane). Posé, bienveillant, très à l'écoute des autres et sans doute le plus ouvert d'entre nous, il ouvrait son propre cabinet d'hypnothérapie.

 

C'est ainsi que j'ai pu en apprendre plus sur cette méthode qui offre une thérapie brève -- par opposition à une psychothérapie classique comme une psychanalyse par exemple, où on va voir un·e professionnel·le qui nous questionne sur notre naissance sans tabler sur un nombre précis de séances mais plutôt sur plusieurs mois ou années.

Il faut dire que les problèmes traités ne sont pas tout à fait les mêmes. Dans son cabinet à Paris, Philippe, qui n'est pas médecin et ne prescrit donc aucun traitement qui nécessite une ordonnance, soulage et apporte un réel bien-être. Il reçoit ainsi des personnes :

  • qui souhaitent arrêter de fumer
  • qui veulent travailler sur leur estime d'elles-mêmes
  • qui sont confrontées à des troubles du comportement alimentaire (TCA) tels qu'anorexie ou boulimie (uniquement en collaboration étroite avec un personnel de santé)
  • qui souffrent de douleurs chroniques
  • qui font des insomnies à répétition
  • qui veulent perdre du poids durablement
  • qui se trouvent dans un état de stress permanent
  • qui souhaitent vaincre une phobie...

 

... et bien d'autres difficultés du même type.

 

Mais l'hypnothérapie Ericksonienne ce n'est pas...

  • L'hypnose qu'on voit dans les films hollywoodiens : celle où on perd totalement le contrôle et où l'hypnotiseu·r·se peut nous faire faire n'importe quoi, juste au moyen de son regard ou d'un pendule, et dont on sort avec un gros trou noir au niveau de la mémoire.

 

  • L'hypnose qui résoud tout d'un coup : ce n'est pas de la magie. Il faudra un certain nombre de séances selon l'investissement de la personne, son état de santé et psychologique à ce moment-là de sa vie, et la complexité du problème à traiter.

 

  • L'hypnose qui immobilise le corps ou même le cerveau : on peut choisir de sortir de cet état d'hypnose quand on le veut. On reste totalement maître de ses mouvements et on peut parfaitement signifier que ça suffit, si à un moment ou à un autre on ne se sent pas à l'aise. D'ailleurs, Philippe commence toujours le moment d'hypnose par rappeler que si on veut arrêter, aucun problème, il suffit de lever la main : ça lui permet simplement de nous aider à sortir, plus doucement mais immédiatement, de cet état de conscience particulier.

 

  • L'hypnose d'un charlatan qui s'adresse directement à votre inconscient : c'est vous qui êtes en face de l'hypnothérapeute... c'est donc à vous que Philippe s'adressera ! Évidemment, l'inconscient est important et toute l'idée de l'hypnose c'est de travailler dessus. Mais on reste là, en conscience quoique légèrement modifiée, un humain en face d'un autre humain. À aucun moment on ne tombe dans le mystique ou le fantastique.

 

  • L'hypnose pour tout le monde et tous les problèmes : en effet, cette thérapie a été développée pour agir sur des cerveaux non soumis à des niveaux artificiels d'hormones (comme le font les antidépresseurs et les antipsychotiques par exemple) et pour des problèmes de nature non ou pas entièrement psychiatrique. Un trouble bipolaire, un trouble anxieux sévère, une schizophrénie, un trouble dépressif majeur, un trouble de la personnalité, un trouble addictif à l'alcool ou à la cocaïne... ne pourra pas être traité par l'hypnothérapie, en tout cas pas uniquement. Par contre, les motifs mentionnés plus haut peuvent parfaitement bénéficier de ce type de thérapie.

 

 

Pourquoi cet article en partenariat est dédié à l'excellent choix de Philippe Boué comme hypnothérapeute

 

Sa formation

Philippe a plus d'une corde à son arc. Au final, tout son temps libre à côté de sa carrière plutôt impressionnante, il l'a consacré à étudier les moyens les plus à même d'aider ses pairs, et il n'a pas hésité à suivre formation sur formation pour y parvenir.

Il est ainsi diplômé de l'IMEV en aromathérapie et olfactothérapie : il peut donc par exemple vous indiquer quelles huiles essentielles adaptées à votre cas seront intéressantes pour prolonger les bénéfices des séances d'hypnose.

Il a également suivi une formation en fasciathérapie, intéressante parce que cela lui permet notamment une meilleure connaissance du corps humain et de la façon dont le stress, par exemple, s'exprime physiologiquement. Je le sais parce qu'il a notamment réussi à me guider, simplement de la voix, pour que je prenne conscience de mon corps et des tensions qui y sont ancrées, et que je puisse commencer à m'en défaire. Sur ce point, la sophrologie a été d'une grande aide aussi, article à venir !

Enfin, il est diplômé en PNL (Programmation Neuro-linguistique), une approche qui consiste à détecter puis à remplacer les croyances limitantes d'une personne ("je ne peux pas y arriver") par des croyances positives et optimistes ("je suis capable de faire cela"). Et d'ailleurs, on retrouve cette approche dans la façon de travailler de Philippe : il m'a par exemple aidée à prendre conscience, en me posant des questions pour m'amener à les dire à voix haute, des affirmations pessimistes et même méchantes que je me répétais à propos de moi-même. Et ensuite, par l'hypnose proprement dite, il a commencé à défaire ces croyances de chiottes et à renforcer le positif dans ma p'tite tête de linotte (rime pauvre, mais rime quand même).

 

Son affiliation

Il fait partie du Syndicat National des Hypnothérapeutes, ce qui reste l'instance la plus fiable en matière de pratique hypnotique en France, et a également pris soin de rédiger lui-même une charte claire et accessible sur son site.

 

Ses tarifs

Il faut aussi compter qu'il pratique un tarif dégressif (plus vous prenez de séances, moins ça vous coûte cher par séance) et surtout relativement bas compte tenu de la localisation de son cabinet (en plein Paris). Je peux vous dire qu'avec 90€ à Nancy (voir anecdote du début d'article), en comparaison je trouve ça un peu fort de café.

Sur ce point, la particularité qui a définitivement gagné ma confiance a été sa sincérité et son honnêteté : étant donné mon traitement psychiatrique, et la nature de mes problèmes psychiques, l'hypnothérapie Ericksonienne risquait de ne pas fonctionner, ou pas aussi bien qu'elle le fait d'ordinaire (voir section précédente).

 

Sa personnalité et son éthique de travail

À titre purement personnel, je crois que ce j'ai le plus apprécié chez Philippe, par rapport aux préjugés que j'avais sur l'hypnose, c'est que la séance restait dans le vrai, le concret, le normal. Ce n'était pas inconfortable, bizarre ou mystique justement : c'était moi, face à un thérapeute bien formé avec les pieds sur terre, et on travaillait à deux sur mes problèmes.

Philippe me faisait parler, au début de chaque séance pendant environ une demi-heure, du problème que je voulais traiter, puis on définissait un objectif à atteindre et une partie précise du problème sur laquelle se concentrer, et enfin il me demandait de lui décrire aussi précisément que possible un souvenir heureux qui constituerait la base de son travail d'hypnose. Il a d'ailleurs pris soin d'inclure sur son site une description précise de la façon dont se déroulera votre séance d'hypnothérapie.

 

Pour l'avoir côtoyé plusieurs heures par jour pendant deux mois, je sais qu'il est honnête, travailleur et motivé. Rester dans sa ligne de travail précédente lui aurait demandé mille fois moins d'efforts, et surtout mille fois moins de travail personnel. Une reconversion ne se fait pas à la légère, elle demande une véritable implication : Philippe l'a réussie.

 

J'ai l'habitude des cabinets médicaux, j'ai dû raconter mille fois les passages douloureux de ma vie à des psychiatres et psychologues éternellement remplacé·es, et ça n'a pas toujours été en confiance. Philippe, lui, sait mettre les gens à l'aise, il sait s'effacer lorsque le focus doit être sur la personne qu'il aide, mais il sait également être présent et affirmatif lorsque c'est nécessaire. Il reste bienveillant en toutes circonstances, et il est facile de lui parler de choses que parfois, on ne s'avoue même pas à soi-même.

 

À garder en tête

Dans l'idée, comme ce n'est pas une profession réglementée en France, il faut évidemment faire preuve d'encore plus de discernement au moment du choix de son hypnothérapeute, même si pas de panique, vous pouvez en changer à tout moment (vous n'allez pas vous marier avec, hein). L'Institut Français d'Hypnose donne d'ailleurs les conseils suivants à ce sujet :

En tout état de cause, il convient toujours de se méfier des discours qui interdiraient l’usage de l’allopathie, qui dénigreraient les autres formes de prise en charge, ou qui présenteraient la méthode hypnotique comme miraculeuse, rapide et efficace là où tout le reste aurait échoué. Dans le doute, il est toujours possible de se renseigner auprès de la MIVILUDES.

Si vous vous posez la question :

  • Allopathie : médecine classique, conventionnelle, votre bon vieux doc' de famille quoi
  • Qui dénigreraient les autres formes de prise en charge : "laissez tomber vos médocs, les compagnies pharmaceutiques sont toutes contrôlées par les Illuminati"
  • Qui présenteraient la méthode hypnotique comme miraculeuse, rapide et efficace là où tout le reste aurait échoué : "10 séances avec moi et pfffuit, vous ne vous souviendrez même plus que vous aviez des problèmes ! Oui c'est 4500€ la séance, et alors ? De toute façon je suis votre seul espoir !"

 

Et, comme avec n'importe quel praticien·ne d'ailleurs, n'oubliez pas que votre ressenti est essentiel : vous n'avez peut-être pas des masses de choix de thérapeute là où vous habitez, mais si à chaque séance vous ne vous sentez pas assez en confiance pour réellement expliquer ce qui ne va pas, ou que vous en ressortez plus mal que vous n'y êtes entré·e, ça ne vaut pas la peine.

 

J'aimerais ajouter que l'hypnothérapie m'apparaît réellement utile pour des problèmes auxquels font face la plupart des gens, et qui peuvent réellement leur empoisonner la vie : stress, manque de confiance en soi, phobie, peur du changement... Ce n'est pas anodin, ça peut empêcher de vivre sa vie pleinement ou de faire des choix nécessaires. Mais c'est aussi, je trouve, particulièrement encourageant de savoir qu'il existe des solutions assez rapides, efficaces, qui ne nécessitent pas d'énorme travaux sur soi-même, et très pratico-pratiques !

Il m'a été particulièrement utile de discuter avec Philippe des objectifs que je n'arrivais pas à atteindre, des peurs que j'avais et des difficultés que je rencontrais dans mon quotidien, parce qu'il avait toute une panoplie de conseils à disposition que je pouvais facilement mettre en place dans ma vie quotidienne. Et si je fais toujours des cauchemars, j'ai résolu un certain nombre de soucis apparemment plus triviaux, ce qui me permet aujourd'hui de me focaliser sur les plus gros. Et de m'y attaquer plus efficacement.

 

Les infos pratiques

Philippe Boué consulte dans son cabinet partagé au 15 rue Condorcet à Paris, dans le 9ème arrondissement : c'est pratique, central, et très accueillant (son nom peut ne pas apparaître sur la plaque en bas de l'immeuble, pour cause de cabinet partagé justement).

 

Pour prendre rendez-vous, c'est par ici sur Doctolib (si vous préférez, vous pouvez simplement appeler le secrétariat au numéro indiqué sur la fiche Doctolib).

 

 

Aller plus loin

  • Par ici pour le petit résumé très bien fait de Philippe Boué pour aider à comprendre l'hypnothérapie

 

  • La demande d'un sénateur au Ministère de la Santé de favoriser la reconnaissance des hypnothérapeutes pour mieux sécuriser cette pratique (décembre 2018)

 

  • Le rapport, plutôt positif, de l'INSERM sur l'efficacité de l'hypnose (2015)

 

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