La LMDE rembourse les séances psy des étudiant·e·s

La LMDE, mutuelle bien connue des étudiant·e·s en France, a annoncé sur son site avoir décidé de rembourser les séances chez un·e psychologue. Mais quels sont les détails de cette offre, exactement ?

L'offre de la LMDE est un premier pas : en effet, la première séance chez un·e psychologue est remboursée en intégralité, mais pour les suivantes, il s'agit d'un forfait de 40€ par séance. Quand on sait qu'une séance peut être tarifée jusqu'à 90€, il y a intérêt à bien choisir son ou sa practicien·ne. Mais surtout, cette offre de remboursement est limitée à 10 séances maximum. Au-delà, plus rien n'est remboursé.

La LMDE complète son offre par un remboursement partiel de diverses activités qui, en effet, favorisent une meilleure santé mentale : sport, médecine douce telle que la sophrologie, séances chez un·e nutritionniste... Mais c'est bien là la preuve que, encore une fois, on privilégie l'aide aux moins gravement touché·e·s, et c'est loin d'être suffisant. Il ne faut pourtant pas perdre espoir ! C'est un nouveau pas vers la normalisation du fait de consulter un·e psy, et beaucoup de psychiatres font également de la psychothérapie (or, les psychiatres étant médecins, leurs séances sont remboursées comme pour tout autre spécialiste).

Il est cependant nécessaire que la Sécurité sociale et les mutuelles se mettent à rembourser correctement les séances chez un·e psychologue. Voici pourquoi.

Le mot de Line Mourey, notre psychologue partenaire

La France est un pays très consommateur d'anti-dépresseurs, si ce n'est même le champion de l'Europe. En 2012, les Français·e·s ont battu un record : la Caisse d'assurance maladie a dépensé près de 560 millions d'euros en antidépresseurs et anxiolytiques. Un résultat alarmant qui témoigne d'un mal-être certain.

A ce jour, les troubles dépressifs ou anxieux touchent et toucheront beaucoup de Français·e·s. Face à ces maladies courantes, les personnes en souffrance ont plusieurs options :

Entamer une psychothérapie auprès d'un·e psychologue en cabinet libéral. La prise en charge est rapide mais cela a un coût financier.

Entamer une psychothérapie auprès d'un psychologue dans un Centre Médico Psychologique (CMP) ou autre structure d'accueil gratuit. L'accompagnement psychologique est intégralement pris en charge par la Sécurité sociale mais le délai d'attente avant d'obtenir un rendez-vous est long (de plusieurs semaines à plusieurs mois) du fait du nombre important de personnes en demande de soins.

Dans bien des cas, il est impossible de rester à un tel niveau de souffrance comme de se permettre un tel investissement financier. Une solution s'impose donc face au malaise grandissant : les traitements à base d'antidépresseur et/ou d'anxiolytique. C'est donc comme cela que la France atteint ce chiffre astronomique, à faire pâlir ses voisins européens.

Pourtant, de nombreuses études prouvent l'efficacité des psychothérapies sur les troubles anxieux et dépressifs lorsque ceux-ci sont mineurs ou modérés, ainsi qu'en complément d'antidépresseurs et/ou anxiolytiques pour les cas plus graves. On peut donc en conclure que si les troubles sont pris en charge précocement, les médicaments ne seront plus forcément nécessaires. La CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) préconise donc aujourd’hui le recours à la psychothérapie dans un premier temps, à la place d'un traitement médicamenteux.

C'est pourquoi depuis plusieurs années, plusieurs expérimentations sur le remboursement des psychologues par la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie) sont en cours dans plusieurs régions "test". Certaines mutuelles proposent également à leurs bénéficiaires des remboursements partiels ou totaux concernant leur prise en charge psychologique. Tous ces dispositifs ont pour but d'améliorer la prise en charge de la santé mentale des usager·e·s et on ne peut que souligner l'importance de rendre accessible pour tou·te·s les psychologues en libéral.

Aller plus loin

Le communiqué de la FFPP (Fédération Française des Psychologues et de Psychologie), qui va également dans ce sens (2 septembre 2019)