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Je vais mal, que faire ?

Illustration: Tony H.

Les symptômes qui doivent vous alerter

Voici une liste non exhaustive de symptômes identifiés par l'Organisation mondiale de la santé qui indiquent que se pencher sur sa santé mentale relève d'une priorité :

 

  • Dormir trop ou trop peu ;
  • Une tristesse, une peur ou des angoisses excessives qui vous empêchent de faire ce que vous faites normalement au quotidien ;
  • Des difficultés à raisonner que ce soit dans le travail ou dans la vie courante. Faire sa recette de tarte au chocolat préférée devient une tannée ou remplir un tableau Excel prend 4 heures au lieu des 20 minutes habituelles ;
  • Vous sentez que vous avez des croyances bizarroïdes du style "mes ami·e·s me veulent du mal", "le·la caissier·e m'a regardé·e bizarrement", "untel veut me tuer" ;
  • Vous commencez à avoir des croyances complotistes du genre "le covid a été fabriqué à des fins malveillantes" ;
  • Le soir vous ne savez même plus ce que vous avez fait le matin ou la veille ;
  • Vous êtes aggressi·f·ve envers les personnes que vous aimez ;
  • Vous n'arrivez plus à faire les activités de la vie courante comme vous faire à manger ou faire votre ménage. En somme vous manquez terriblement d'énergie ;
  • Vous faites un usage immodéré de drogues ou de substances néfastes ;
  • Vous percevez des choses que les autres ne perçoivent pas.

 

Nous rajouterons quand même quelques symptômes qui peuvent vous alerter :

  • Le sentiment que quelque chose pèse sur vos épaules depuis trop longtemps ;
  • Votre appétit a drastiquement baissé ou au contraire a augmenté de façon anormale ;
  • Vous avez tendance à vous isoler plus que d'ordinaire.
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Si vous avez juste un doute, si vous pensez que quelque chose ne tourne quand même pas rond, le mieux est de lever ce doute sans attendre. Allez voir un·e spécialiste de la santé mentale qui pourra vous éclairer, vous aider ou orienter votre réflexion.

Si vous avez juste un doute, ne perdez pas de temps à le lever !

Vous n'êtes pas seul·e

En effet, il existe plein de personnes prêtes à vous soutenir même si pour l'instant vous en êtes au stade de 0 de la compréhension par autrui voire vous êtes carrément incompris·e. De plus, quand vous surfez sur le web, vous entendez parler de "bipolarité", de "schizophrénie", de "bouffées délirantes", des mots qui font plus peur qu'ils n'aident.

Vous supportez une charge trop pénible sur vos épaules, c'est clair. Vous aimeriez voir ce gouffre s'éloigner et le plus rapidement possible sera le mieux.

Vous n'en pouvez peut-être plus de votre vie, de votre souffrance qui est là depuis trop longtemps ? Et vous aimeriez que ça change. Vous supportez une charge trop pénible sur vos épaules, c'est clair. Vous aimeriez voir ce gouffre s'éloigner et le plus rapidement possible sera le mieux. Cependant, Rome ne s'est pas faite en un jour. Nous espérons que cet article vous aidera à poser la première pierre de votre mieux-être. C'est parti on embarque pour la planète Rétablissement !

 

La priorité : s'alléger !

Cela peut se faire de plusieurs manières mais le mieux est d'aller discuter avec une personne qui ne vous jugera pas, une personne avec qui vous vous sentez à l'aise et en qui vous avez confiance (voir les hotlines dans "Aller plus loin" à la fin de l'article). Il est aussi peut-être temps d'aller voir ce·tte psychiatre que vous a conseillé·e un·e proche ou d'appeler ce numéro d'un·e psychologue que vous avez gardé ou tout simplement de taper "psychologue + le nom de votre quartier" ou "psychiatre + le nom de votre quartier" dans la barre de recherche Google. Vous pouvez également aller aux urgences psychiatriques ou au CPOA (Centre Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil) de Sainte-Anne si vous êtes à Paris. Sinon les urgences de votre hôpital le plus proche feront l'affaire.

 

Si vous êtes en France, le CMP (Centre Médico-Psychologique) de votre secteur pourra aussi vous recevoir en semaine et jusqu'à une certaine heure. Vous pouvez vous renseigner sur internet pour savoir de quel CMP vous dépendez. Nous vous conseillons aussi de lire le début de l'article d'Insane destiné à surmonter le calvaire pour trouver un psychiatre, ce qui vous fera gagner un précieux temps. Si les mots "psychiatre", "psychologue", "urgences" vous font peur, c'est tout à fait normal. Cependant, votre mieux-être ne vaut-il pas la peine d'aller voir ce que ces simples mots cachent en faisant fi d'un sens largement déformé par le cinéma et les médias ?

 

Soyez assuré·e que cette souffrance, ce truc enfoui au fond de vous qui vous mine sans cesse peuvent être jugulés. Des tas de personnes passées dans leur vie par des moments difficiles s'en sont sorties, alors pourquoi pas vous ?

Des tas de personnes passées dans leur vie par des moments difficiles s'en sont sorties, alors pourquoi pas vous ?

Se faire aider par un·e spécialiste de la santé mentale, pourquoi c'est bien

Ok, vous allez mal, vous avez reconnu que vous aviez des symptômes et qu'il est grand temps de vous alléger. C'est peut-être le début d'un épisode psychique difficile. À ce moment-là, demander de l'aide vous sortira d'affaire car rien qu'en mettant des mots sur ce que vous ressentez, vous aurez déjà mis une part de votre souffrance à distance. De plus, vous ne vous sentirez plus seul·e face à ce que vous portez, vous vous sentirez compris·e et entendu·e que ce soit par un·e ami·e ou par un·e professionnel·le de la santé mentale. Notez également que plus vous réagissez tôt au mal-être, plus vous mettez des chances de votre côté pour en sortir rapidement.

Plus vous réagissez tôt au mal-être plus vous mettez des chances de votre côté pour en sortir rapidement.

Plus encore, le vieux cliché selon lequel demander de l'aide serait un signe de faiblesse est faux. En outre, vous, votre entourage ou même la société toute entière n'avez aucun intérêt à ce que les choses empirent. Mieux vaut prévenir que vous ramasser à la petite cuillère ! En effet, les schémas de toute-puissance hérités de l'imaginaire collectif lointain ne sont pas efficaces quand il s'agit de soigner une dépression ou des angoisses persistantes. Demander de l'aide n'est pas un signe de faiblesse, au contraire, avouer son impuissance est une force dans ces moments-là. Et c'est aussi se soucier de son bien-être. Peut-être faut-il admettre qu'au long cours, pour une vie plus épanouie, il faut recourir à l'aide d'autrui.

Demander de l'aide n'est pas un signe faiblesse, au contraire, avouer son impuissance est une force dans ces moments-là.

Vous hésitez encore ? Vous avez sûrement de bonnes raisons. Se laisser le temps de la réflexion est aussi le signe d'une importante décision pour vous-même. Néanmoins, gardez à l'esprit que l'attente peut être un coût pour votre santé mentale.

 

Je suis proche d'une personne qui a des symptômes, que faire ?

Si vous avez un·e proche qui souffre actuellement, le mieux est de tenter de lui faire prendre conscience qu'il·elle va mal et que ça n'a pas besoin de durer pour les raisons évoquées plus haut. Vous pourrez rassurer cette personne en lui disant qu'il n'y a pas de honte, que n'importe qui peut passer par là et que vous proposez d'aller avec elle demander de l'aide. N'hésitez pas également à vous renseigner auprès de l'UNAFAM qui accompagne les proches de personnes atteintes.

 

 

Aller plus loin

  •  Fil santé jeunes, le service gratuit et anonyme à appeler ou avec qui chatter quand ça ne va pas ou pour une question délicate (public 12-25 ans)
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  •  SOS Suicide Phénix, le service sans aucune restriction d'âge ou de lieu, à appeler ou à qui envoyer un email quand ça ne va pas (prix d'un appel local, pas besoin d'être au bord du suicide pour appeler)
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  • Pro tip : si vous n'êtes pas en France par exemple, mais que vous tapez "suicide" dans la barre de recherche Google, vous aurez des résultats vous donnant les ressources locales pour vous aider

 

Les psychiatres rêvent-ils·elles de moutons enfermés ? [Partie 1]
Lettre ouverte aux psychiatres