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Souffrances mentales de nos enfants : Conseils aux parents pour rester alerte

Illustration: Julie K.

Sommaire

État des lieux Les leviersLe soutien

Pour la majorité, une bonne santé mentale se résume à "je m'aime bien", "je suis entouré·e" ou "je réussis ce que j'entreprends". Il arrive à tout le monde de se sentir triste ou irrité mais lorsque ces émotions sont telles qu'elles poussent à se renfermer, à avoir des excès de colère ou à développer des comportements de violence envers les autres ou envers soi, cela indique que la douleur est plus profonde que ce que l'on pensait.

 

Les signes de la déprime chez l'enfant seraient "je suis triste", "je suis inquièt·e" ou "je me sens seul·e" mais ils et elles ne sont pas toujours capables de l'exprimer de manière claire. Ce n'est qu'à la suite d'un choc émotionnel que la souffrance psychique se révèle, malheureusement un peu tardivement.

 

Nous allons voir comment déceler les signes avant qu'ils ne soient trop importants.

 

État des lieux

Il y a de nombreux domaines dans lesquels l'enfant s'exprime et c'est à travers ses comportements que l'adulte peut aller chercher des informations pour mieux le ou la comprendre et l'accompagner.

 

Voici une liste non exaustive :

Scolarité : résultats en baisse, comportements inhabituels d'arrogance ou d'effacement...

Vie sociale : relations intra-familiales conflictuelles, cercle d'amis restreint...

Activités périscolaires : passivité, refus d'activité physiques et culturelles...

Passe-temps : addiction aux écrans, confinement...

Humeurs : fatigue inexpliquée, sentiments de solitude, irritabilité puis tristesse extrême ou inversement, pensées négatives fréquentes du type "je préfère être seul·e" ou "je ne veux pas sortir"...

Comportements alimentaires : mange en excès ou pas assez...

Santé : maux d'estomac, difficultés du transit sans causes métaboliques, troubles du sommeil...

Une préoccupation n'est jamais anodine.

Les leviers

Vous avez le pouvoir d'agir et d'installer un état d'équilibre mental. Les domaines d'actions sont des fondements basiques mais dans la routine quotidienne, on perd parfois de vue ce qu' il est important de surveiller.

 

Quelques exemples :

- Exercices physiques : hebdomadaires ou quotidiens, peu importe du moment que c'est un domaine dans lequel votre enfant s'épanouit, se sent intégré·e et se fait plaisir.

- Alimentation : biologique, locale et de saison autant que possible en limitant les produits industriels et les sucres nourrissants des comportements dépressifs. Tout ceci favorisera sa bonne croissance psychique et corporelle.

- Rythme de vie : sommeil de qualité et encadré, travail scolaire mesuré pour éviter une fatigue cognitive déjà suffisante et des activités périscolaires adaptées et choisies de manière délibérée par votre enfant.

- Temps d'échanges : instaurez des moments d'écoute à l'occasion du goûter ou avant d'aller se coucher. Cela permet de faire le point sur le déroulement sa journée et de le ou la libérer de ses peurs et de ses inquiétudes afin de lui permettre de retrouver un sentiment de sécurité.

 

Apportez votre regard pour dédramatiser et lui permettre de voir les choses sous un autre angle avant de l'aider à trouver des solutions. Le ou la laisser cheminer pour l'amener à développer sa prise de recul et son jugement critique tout en restant disponible s'il ou elle avait besoin de vos conseils.

Il est important que vous portiez une attention particulière à votre vocabulaire car à leur âge, ils et elles ont tendance à confondre ce que l'on pense d'eux et d'elles avec ce qu'ils et elles sont.

 

Je vous illustre mes propos :

- "Explique-moi ce qui te rend triste" au lieu de " Explique-moi ta tristesse".

- "Je ne suis pas d'accord avec tes pensées" ou "... tes paroles" au lieu de "Je ne suis pas d'accord avec toi".

- "Dernièrement j'ai remarqué que tu faisais" ou "... que tu avais tels agissements" au lieu de "tu es..."

 

Indiquez que ce sont ses comportements qui vous inquiètent afin de bien dissocier ses pensées et ses agissements de sa personne.

Chaque erreur a de la valeur dans le processus d'apprentissage.

Amenez-le ou la à se concentrer sur ses efforts plutôt que sur ses résultats. Mettez en avant ses réussites et ses bons comportements par exemple lorsqu'il ou elle a fait preuve de patience, d'altruisme, d'amabilité ou bien qu'il ou elle a bien travaillé. Ceci permet de renforcer son sentiment d'estime envers lui ou elle-même et d'installer un sentiment de confiance avec ses propres choix.

 

Le soutien

Si vous vous sentez désemparé, vous n'avez pas à faire face aux difficultés seul·e. N'hésitez pas à vous tourner vers les autres acteurs de la vie de votre enfant. Il n'y a pas de honte à vous rapprocher des autres parents d'élèves ou professionnels médical et/ou éducatif.

Il est courageux que d'oser demander de l'aide.

Contactez ses responsables scolaires ainsi que ses enseignant·e·s pour voir si cela touche d'autres domaines que ceux de la sphère familiale.

Faites connaissance avec ses ami·e·s en les invitant chez vous car les enfants parlent davantage à des personnes de leur âge.

Participez aux activités périscolaires, il ou elle sera heureux·se que vous lui accordiez ce temps privilégié.

Discutez avec votre médecin de famille pour avoir son ressenti médical et s'il ne perçoit rien d'alarmant mais que vous estimez qu'il se passe quelque chose, n'hésitez pas à vous faire entendre car vous seul·e connaissez bien votre enfant.

 

Une maladie qu'elle soit mentale ou physique a des solutions. Le tout est d'en connaître les signes et de s'appuyer sur les leviers existants pour s'en préserver autant que possible.

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