Confinement et santé mentale : exit la culpabilité !
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Cet article est une contribution de Faustine M. Mille merci à elle !
Cela fait près d’un mois que la France est rentrée en confinement. Une situation difficile à encaisser et qui peut s’accompagner de divers tracas de santé mentale. Selon une étude de The Lancet publiée à ce sujet, le confinement peut avoir comme conséquence des troubles émotionnels, des dépressions, du stress, des insomnies voire des symptômes de stress post-traumatique.
Pour ma part, j’ai tendance à être anxieuse, et mon confinement accentue cette anxiété, alors qu’elle tend à se réduire quand je me trouve dans un environnement dans lequel j’ai mes marques et suis bien entourée.
Un phénomène qui pourrait s’expliquer par une "déstabilisation de nos repères temporels, sociaux et économiques" responsable d’une "montée d’angoisse", selon Christophe Debien, psychiatre et responsable de pôle au Centre national de ressources et de résilience (CN2R) et interviewé par Les Echos.
Ne pas (nécessairement) faire du confinement un stage de développement personnel
Alors, que faire pour mieux vivre son confinement ?
Je n’ai pas de réponse universelle à donner à cette question, tant la réponse est différente pour chacun et chacune.
Ces dernières semaines, j’ai vu fleurir dans les médias et sur les réseaux sociaux pléthore de conseils, astuces et programmes pour se motiver.
Si instaurer une routine et des activités qui nous font du bien est plus qu’important pendant le confinement, attention cependant à ne pas les transformer en injonctions.
C’est un conseil que je vous donne en ayant moi-même tendance à me faire des listes de tâches trop chargées, allant jusqu’à transformer des activités qui me font du bien en corvées.
C’est une réalité, le confinement peut avoir pour effet d’aggraver la charge mentale, surtout chez les femmes. Selon une enquête Ifop, 49% des ménages se disputent davantage sur le sujet de la répartition des tâches ménagères.
Alors si vous n’y trouvez pas votre compte, rien ne sert EN PLUS de vous obliger à entretenir une routine sportive, à lire toute votre bibliothèque pour vous cultiver ou à vous transformer en chef·fe cuisto.
Et vous ne devez pas culpabiliser à propos de ça. Vous n'êtes pas obligé·e de faire de votre confinement un stage de développement personnel. Vous n’êtes pas obligé·e d'être producti·f·ve sur le plan personnel.
Faire ce qu'il nous plaît (vraiment)
Cependant, ce qui importe pendant le confinement, c’est de prendre soin de vous. Réfléchissez à des choses qui vous font RÉELLEMENT du bien, et pas des choses que vous vous sentez obligé·e de faire. L’OMS recommande, en temps de stress, de s’écouter et de faire des activités qui détendent.
Si le sport vous fait du bien, vous défoule, faites-en ! Si méditer vous fait du bien, faites-le ! Si ranger, aménager et nettoyer votre espace vous fait du bien, faites-le ! Mais si vous préférez jouer aux jeux vidéos… faites-le ! Faites les choses pour vous, et pas parce que vous ressentez une injonction à le faire. Et si ça n’est pas votre truc, eh bien… ne le faites pas !
Garder des (bonnes) routines
Attention, je ne suis pas non plus en train de vous conseiller de passer vos journées au fond de votre lit dans le noir pendant tout le reste du confinement. Au contraire, instaurer une routine est primordial, comme le conseille le psychiatre Clément Guillet interrogé par France Info :
"La priorité est de maintenir une hygiène de vie, c’est-à-dire d’avoir un cycle veille-sommeil qui correspond à ce qu’on vit d’habitude. Il est essentiel de continuer à avoir des routines sur la durée pour préserver sa santé mentale."
Le confinement vient mettre un grand coup de pied dans nos habitudes et nos repères, et il est important d’en construire de nouveaux.
Sortir du lit, prendre une douche, cuisiner un plat que vous aimez, c’est déjà ça, et vous pouvez être fièr·e de vous !
Essayez de vous lever, manger et vous coucher à heures fixes pour rythmer vos journées.
Faire une done-list
Si la moindre tâche vous semble être une montagne, vous pouvez noter chaque petite chose que vous faites, même si elle vous semble ridicule (vous changer le matin, vous faire un café), et être fièr·e de l’avoir accomplie. C’est le principe de la done-list [liste des choses faites], que j’ai découvert dans La Charge mentale des femmes d’Aurélia Scheider, et qui m’a changé la vie. Alors que j’ai tendance à culpabiliser de ne pas en faire assez, le fait de noter en fin de journée toutes mes tâches accomplies, même les plus "basiques", me permet de me rendre compte que j’en fais déjà beaucoup.
Voilà pour la déculpabilisation ! Et si vous voulez continuer à lire ma plume, vous pouvez aller jeter un coup d'oeil à mon article sur l'hyperconnexion.