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Diagnostiquée TDA/H, voici mes "trucs"

Illustration: Salomé Sellouk

Content

Se balancer, ce n’est pas que pour les enfantsTranspirerLe « stimming », ou l’autostimulationÉcrire sans regarder

Cet article a été rédigé par Natacha Persopoulos, community manager d'Insane. Mille mercis à elle !

 

J’ai oublié d’écrire cet article plus d’une fois.

Par contre, je me le suis rappelé et je l’ai écrit sur plusieurs listes de tâches – c’est juste que, je perds souvent mes listes de tâches. Pour remédier à ce problème, j’ai aussi plusieurs applications mais le problème avec celles-ci, c’est que j’oublie laquelle j’ai utilisé pour quoi.

 

Si cela a l’air exagéré, détrompez-vous, ça ne l’est pas du tout. Ce n’est que la pointe de l’iceberg.

 

J’ai été diagnostiquée TDA/H à 26 ans lors de mes études en sciences infirmières après avoir pété les plombs parce que je n’arrivais pas à étudier pour un examen. Selon mon psychiatre, j’ai pallié mon trouble du déficit de l’attention toute ma vie et, lorsque mes moyens ont échoué, le câble a lâché.

 

Comme tout·e étudiant·e le sait, poursuivre et terminer nos études supérieures est une tâche ardue et parfois décourageante. À ce moment, j’avais trois enfants dont deux très jeunes et je me suis remise en question – beaucoup. Je ne pensais pas être en mesure de terminer mes études en étant incapable de m’asseoir un moment pour étudier. Puis, je me suis ressaisie, j’ai mis la main à la pâte et je me suis lancée dans les recherches.

 

Flop. Total.

 

Les ressources en ligne que j’ai trouvées étaient assez moches et plus ou moins adaptées mais, à tâtons, j’ai réussi à trouver des moyens qui m’ont grandement aidé.

 

Se balancer, ce n’est pas que pour les enfants

L’image de l’enfant TDA/H qui se balance sur sa chaise n’est pas aussi stéréotypée qu’on le pense. À un moment donné durant mes études, je devais lire le roman Le Wendigo et, fidèle à mon habitude, j’avais attendu beaucoup trop longtemps pour débuter.

 

Bien qu’habituellement, je me débrouille très bien sous pression, cette fois-là, rien n’y faisait. Pourquoi? Parce que ce roman ne m’intéressait pas du tout. Pour éviter de m’endormir en m’installant sur le canapé ou dans mon lit, j’ai plutôt opté pour la chaise berçante. Mais quelle découverte ! Le fait de balancer durant ma lecture m’a tellement aidée à me concentrer que j’ai terminé le livre cette soirée-là. Bon, la pression d’être à la dernière minute a certainement aidé mais reste que la concentration sur cette chaise était tout simplement au maximum.

 

Transpirer

Je l’admets, mon sous-titre porte un peu à confusion mais je m’explique : j’ai découvert par hasard, qu’en faisant mes travaux après une session de gym m’aidait grandement à rester concentrée sur ce que je faisais Le fait de faire de l’exercice soutenu et d’une bonne intensité juste avant une tâche requérant un effort mental significatif aide grandement à la concentration en évacuant le trop plein d’énergie et en restaurant nos niveaux de dopamine (le neurotransmetteur paresseux responsable du TDA/H).

 

 

Le « stimming », ou l’autostimulation

J’ai un cube rubik sur mon bureau. Mes enfants tentent de me le voler sans cesse, mais c’est le mien. Lorsque je parle au téléphone ou en vidéo conférence, vous pouvez être certains que je suis en train de manipuler mon cube rubik hors-champs. Ça m’aide à rester concentrée sur mon interlocuteur et à éviter de divaguer dans mes pensées. Le cube rubik fonctionne aussi super bien en étudiant et en lisant. Certes, l’autostimulation peut varier d’une personne à l’autre et le cube rubik n’est peut-être pas votre truc, mais il existe une panoplie d’objets destinés à l’auto-stimulation comme les "fidget spinners" entre autres. Il suffit de trouver l’objet qui fait l’affaire et c’est parti.

 

Écrire sans regarder

Mon dernier truc et non le moindre est celui d’écrire sans regarder – en étudiant. Plus précisément, lorsque j’étudie ou même lorsque je lis quelque chose de plus compliqué, je prends un cahier et j’écris les mots que je lis sans regarder. Le but n’est pas de copier mais simplement de me forcer à lire les mots qui sont devant moi pour les écrire à côté. Si je me mets à rêver ou à penser à autre chose, il devient impossible d’écrire et je peux rapidement me rappeler à l’ordre.

 

 

Bien sûr, ma liste d’astuces pour pallier à mon TDA/H n’est pas exhaustive et pourrait ne pas fonctionner pour tout le monde mais l’important c’est d’essayer et de trouver ce qui fonctionne pour nous. Portez attention aux activités qui ont précédé un moment où vous avez remarqué que votre concentration était améliorée ou bien comment vous effectuez une tâche plus facilement. Il y a certainement un petit élément à reproduire régulièrement qui fait toute la différence.

 

 

Aller plus loin

  • Une vidéo (où l'on rit jaune) sur le TDA/H
  •  

  • Un article sur la façon dont le mouvement "crée" l'intelligence

 

 

  • Un article pour détruire le mythe selon lequel les enfants TDA/H seraient simplement mal élevés

 

  • Un TedX (en anglais) témoignage sur le TDA/H

 

  • Un article (en anglais) pour déterminer si votre fille a un TDA/H (car le trouble peut être plus difficile à détecter chez les filles)

 

  • Un article (en anglais) pour vous aider à vous organiser

 

  • Un article (en anglais) pour aider les enfants TDA/H à réussir à l'école

 

 

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